28 Novembre 2016
A la fin de sa vie, handicapé par une maladie des yeux, Degas a souvent traité un groupe de danseuses vues de près, tantôt attendant dans les coulisses, tantôt ajustant leur vêtement, parfois se reposant entre deux figures de danse. Il semble qu’en vieillissant Edgar Degas se soit désintéressé des mouvements violents des danseuses en scène. Il n’allait plus que rarement au théâtre, aussi ses tableaux de danseuses étudiées en atelier d’après des modèles sont, de toute évidence, plus posées.Peut-être est ce caractère qui a motivé la phrase irritée de Zola, se refusant de mettre à égalité de dignité et de puissance avec un Flaubert, un Daudet ou un Goncourt, un homme qui s'était enfermé toute sa vie pour dessiner des danseuses.
En fait, il y avait longtemps que Degas avait abandonné la recherche du réalisme dans le sens qu'admirait ou pratiquait Zola dans sa littérature et ses romans (la saga des Rougon-Macquart).
Emile Zola, par l'équipe livres audio, pdf et musique relaxante
Dans les "Danseuses", il exprime plus qu'il ne décrit des effets curieux de lumière derrière les personnages; il étudie avec puissance la façon dont plusieurs couleurs jouent entre-elles; il exagère les reflets; il dessine largement ses personnage; il superpose des rangées de touches pour obtenir de nouveaux effets de contexture.Le résultat est un renforcement de la couleur rompue des impressionnistes en même temps que le traitement du théâtre et de ses danseuses avec une fantaisie à la fois nouvelle et irréelle.
Edgar Degas, par laurentsaintgermain