28 Février 2019
L'aquarelle que vous pouvez voir dans la vidéo est l'interprétation d'une photo de Venise.
Sur la photo, vous pouvez voir l'image d'un coucher de soleil avec de forts contrastes. Un ciel en arrière-plan dans lequel un soleil décadent vient éclairer le grand canal. Les couleurs pastels chaudes et froides se combinent. Une vaste étendue d'eau occupe le premier plan, où se reflètent la lumière et le soleil. Seule une gondole et quelques embarcations viennent occuper cet espace serein, ce qui devient de plus en plus rare avec la surfréquentation du tourisme de masse. L'embarcadère est l'objet le plus sombre qui se trouve entre l'observateur et le soleil.
L'exercice porte moins sur l'interprétation de la photo (qui est respectée presque dans son intégralité) que sur l'effet de brume qui envahit souvent la lagune, en cette période de l'année. Cette atmosphère feutrée s'obtient en superposant des couches diluées de peinture.
L'aquarelle commence par la préparation du support, en mouillant la feuille avec de l'eau (méthode humide sur humide), on laisse le dessin esquissé, apparaitre sur le support. Un lavis de couleurs de base, très diluées, recouvre la feuille à ce moment, on pourrait presque s'arrêter, ajouter l'embarcadère et les objets au premier plan et terminer l'aquarelle. J'aurais alors, un environnement plus clair que celui d'origine, mais sans contraste et sans précision, sans exploiter, au maximum, les couleurs sombres de l'original.
Trois plans principaux bien différenciés:
- Les bâtiments au centre et à gauche, les plus éloignés de l'horizon.
- La partie monumentale de droite qui, linéairement prolonge le plan précédent. Il diffère par sa taille et son intensité, plus proche de l'observateur, avec une tonalité plus sombre et un peu plus chaude.
- Enfin l'embarcadère et les objets proches, dans lesquels les valeurs sombres ont leur puissance maximale.
En général , le « noir » est issu directement du godet, Cette teinte de base salissante est à éviter. La préparer de préférence à partir des 3 couleurs primaires ou ses dérivés ( bleu, rouge, jaune) en mélangeant Alizarine cramoisie , bleu outremer (ou quelque chose de similaire comme le bleu de Prusse, plus sombre, ou le bleu phtalo idéal pour la couleur de l'eau) et un peu terre de Sienne brûlée.
Pour représenter le soleil et sa lumière blanche, intense, on utilise la technique du masquage ( c'est protéger une zone du papier" afin que ni le pigment, ni l’eau ne puissent le toucher). Le blanc ne se peint pas à l'aquarelle, contrairement à la gouache, pour ce faire, on cache la partie à protéger avec du "drawing gum" (gomme qui s'enlève facilement au séchage). On peut aussi utiliser, sur une petite surface, un matériau qui se colle ( papier adhésif, sparadrap, etc...)
Pour laisser le soleil blanc lors de la première phase, on utilise ce processus, qui va permettre de tout peindre et de retirer ensuite, l'auto-collant circulaire, laissant place au halo blanc lumineux.
Déposer les lavis en couches successives, comme indiqué sur la vidéo.
Venise (Italie), par laurentsa