C'est une grosse baie ronde, de la taille variable pesant entre 250 et 800 g. Son écorce est dure et coriace, de couleur rouge ou jaune beige, qui renferme dans des « loges » délimitées par des cloisons épaisses, de nombreux pépins de couleur rose saumon à rouge rubis, d'une forme caractéristique en gemme de rubis.
Dans chaque pépin, la graine est enrobée d'une pulpe juteuse de chair transparente plus ou moins sucrée et acide selon les variétés. Seuls les pépins constituent la partie comestible de la grenade soit environ la moitié du fruit.
Avec la maturité, la peau de la grenade s'assombrit, s'amincit et durcit à l'extrême. Son écorce constituant alors une protection efficace pour la pulpe enfermée à l'intérieur de très nombreuses cloisons ténues. Au stade ultime de maturité, la grenade s'ouvre, elle éclate précocement en cas de forte pluie. Le meilleur moment pour la cueillir est quand le fruit se détache sans difficulté.
Elle fut introduite en Andalousie dans le courant du 8è siècle par les Arabes venus du Maroc. La ville de Grenade, lui doit son nom - Granada en espagnol. Le prophète Mahomet, pensait que la grenade chassait l’envie et la haine.
La grenade était appréciée des nomades car, protégée du dessèchement par sa peau épaisse et coriace, les caravanes pouvaient la transporter sur de longues distances, et son jus désaltérant et nourricier était très apprécié.
Beaucoup de peuples ont vu la grenade comme un symbole d'amour, de fertilité et de prospérité.
À l'achat, préférez les grenades dont l'écorce est foncée, d'un rouge profond à brun. Les petites grenades sont ordinairement sèches et immangeables. Plus le fruit est lourd, plus la pulpe sera juteuse. L'épiderme doit être lisse et brillant, exempt de brunissures. On dit que le fruit est mûr lorsqu'en tapant dessus, il émet un son métallique.
Originellement, le sirop de grenadine était tiré des grenades. Aujourd'hui, la grenade n'entre plus dans sa composition.
En peinture : préférez les jus légers de rose permanent pour débuter la couleur claire des grains de la grenade puis foncez en ajoutant de l’alizarine cramoisie et terminez par du carmin vrai.
Les chairs seront obtenues à partir de jaune de Naples cassé de rose permanent plus ou moins dosé.
Les couleurs dominantes sont: Le jaune de Naples, l'orangé de cadmium, le vermillon, le rouge cramoisi, le rouge carmin, le bleu outremer, le blanc ivoire.
Autre essai à l'aquarelle ou à la gouache.
Les coupes sur la grenade
Dans le quartier qui figure devant, j’ai volontairement dégagé quelques grains car les cloisons en dessous sont nacrées et c’est dommage de n’avoir que la coupe nette qui ne peut les montrer. La grosse difficulté avec ces coupes est qu’elles s’oxydent très vite, c’est pourquoi il faut les dessiner et peindre en priorité et ne pas trop se laisser entraîner par cette oxydation sans toutefois la nier totalement car quelques détails structurels deviennent visibles grâce à elle !
Les couleurs sur les coupes commencent toujours avec le jaune de Naples, ensuite pour donner une texture je pose des glacis très légers avec le jaune transparent + le violet Winsor, plus ou moins additionné de terre de Sienne brûlée. C’est aussi ce premier mélange de deux complémentaires (jaune+violet) qui m’a servi pour les ombres portées sur le sol qui devaient rester discrètes mais étaient nécessaires vu le choix de mise en page « en situation » que j’avais choisi.
Les grains de grenade ne sont pas intégralement carmin ; près de leur attache ils sont parfois gris rosés (vermillon français Sennelier cassé de bleu de cobalt) et l’Orange et le Vermillon français de Sennelier m’ont servi aussi sous la laque carminée (Sennelier aussi) qui donc arrive surtout en glacis sur ces grains dont il faut penser à préserver quelques arêtes en papier sec pour avoir une vraie brillance. Pour foncer encore ma laque carminée, par exemple pour détacher les grains sur mes coupes, je l’ai concentrée et j’ai ajouté un peu de sépia.
La fleur a fait l’objet d’un article
http://www.aquarelle-bota-clairefelloni.com/2015/08/fleur-de-grenadier.html
La grenade entière est commencée en inondant toute la surface avec de l’eau légèrement teintée de rose puis du jaune de Cadmium pale est posé en tournant autour du reflet. Je fais fuser ensuite dans l’humide des mélanges comme : Or de quinacridone+Terre de sienne brûlée+Sépia ou encore : Or de quinacridone+Rose permanent. Ensuite les glacis reprennent les mêmes mélanges, plus la laque carminée. Le gris de Davy m’a servi un peu au niveau du calice.