
, Paulo Coelho nous entraîne dans l'initiation philosophique d'un jeune berger andalou. à la recherche de sa légende personnelle sur les terres désertiques d'afrique du nord sous la forme d'un trésor enterré prés des pyramides égyptiennes. Lors de la première lecture , comme tout citoyen lamda, j'avais semble t-il trouvé un élan et une vérité, dans la quête de ce jeune homme, pour donner un sens à sa vie. C'est sur un ton résolument, sage, calme et optimiste emprunté au coran, que ce beau rêve nous fait penser à l'importance des signes dans la civilisation musulmane, au déterminisme et au fatalisme de ce qui est écrit 'Mektoub". C'est dans cette sagesse que le message m'était apparu intéressant. Ces derniers temps, aprés une relecture, en dehors de ce beau conte des mille et une nuits, je n'ai pas retrouvé cette capacité à philosopher, d'autant que le titre du livre est loin de mettre en valeur les règles et préceptes de cette science, qui est à l'origine de la chimie actuelle. Ce que l'on a retenu du "grand oeuvre" c'est la transmutation des vils métaux (plomb) en métaux plus noble (or et argent),par l'intermédiaire de la pierre philosophale. Mais l'alchimie c'est aussi, mais surtout, les découvertes apportées aux sciences modernes par les grecs, les arabes, Les chinois, les indous, les mésopotamiens, la médecine universelle et l'élixir de longue vie, la métaphysique: lien entre la matière et l'esprit, l'énergie et le travail. L'alchimie veut rendre les choses vertueuses, pure et saine toute créature. Là est le sens de la vie.
Découvertes scientifiques par les alchimistes
Comme le dit Jacques Bergier dans le livre écrit en collaboration avec Pauwels, "le matin des magiciens": l'alchimie est la seule pratique para-religieuse ayant enrichi véritablement notre connaissance du réel.
Marie la Juive la substance à faire chauffer est contenue dans un récipient lui-même placé dans un récipient rempli d'eau, c'est le principe du bain Marie, inventé au début du III siècle av JC ? à Alexandrie, ce qui permet d'obtenir une température constante et modérée.
Dans la ville d'Alexandrie, on trouve une importante corporation de parfumeurs, possédant des alambics (ambikos) pour distiller des élixirs, des essences florales ; Zosime de Panopolis, vers 300, présente une illustration d'un alambic pour métaux.
Geber (Jâbir ibn Hâyyan), mort vers 800, découvre divers corps chimiques : l'acide citrique (à la base de l'acidité du citron), l'acide acétique (à partir de vinaigre) et l'acide tartrique (à partir de résidus de vinification). Albert le Grand réussit à préparer la potasse caustique, il est le premier à décrire la composition chimique du cinabre, de la céruse et du minium. Le Pseudo-Arnaud de Villeneuve, vers 1330, ou Arnaud lui-même, découvre les trois acides sulfurique, muriatique et nitrique ; il compose le premier de l'alcool, et s'aperçoit même que cet alcool peut retenir quelques-uns des principes odorants et sapides des végétaux qui y macèrent, d'où sont venues les diverses eaux spiritueuses employées en médecine et pour la cosmétique. Le Pseudo-Raymond Lulle (vers 1330) prépare le bicarbonate de potassium. En 1352, Jean de Roquetaillade (Jean de Rupescissa) introduit de la notion de quintessence, obtenue par distillations successives de l' aqua ardens (l'alcool) ; cette idée d'un principe actif sera essentielle dans l'histoire de la médecine, car il introduit un grand nombre de médicaments chimiques, tels que la teinture d'antimoine, le calomel, le sublimé corrosif.
Paracelse est un pionnier de l'utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux, dont le mercure contre la syphilis, l'arsenic contre le choléra. Il crée la médecine du travail, la toxicologie, la balnéothérapie, il annonce l'homéopathie. Vers 1526 il crée le mot "zinc" pour désigner l'élément chimique zinc, en se référant à l’aspect en pointe aigüe des cristaux obtenus par fusion et d’après le mot de vieil allemand zinke signifiant "pointe".
Basile Valentin décrit vers 1600 l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique.
Jan Baptist Van Helmont, "précurseur de la chimie pneumatique" (Ferdinand Hoefer), révèle vers 1610, d’une façon scientifique, l’existence des "gaz", comme il les nomme, et en reconnaît plusieurs. Il identifie l’un d’eux, le "gaz sylvestre" (gaz carbonique), qui résulte de la combustion du charbon, ou de l’action du vinaigre sur certaines pierres, ou de la fermentation du jus de raisin. Pour Van Helmont, le gaz constitue l’ensemble des "exhalaisons" dont l’air est le réceptable.
Alchimiste à Hambourg, Hennig Brandt découvre le phosphore en 1669 en cherchant l'alkaest dans l'urine..
Isaac Newton s'intéresse aux pratiques alchimiques. Dans son "Optique" (1704), à la Question 31, il caractérise la chimie comme étant le lieu de forces attractives et de forces répulsives qui peuvent se manifester à courte distance. Cela lui permet d'expliquer le déplacement d'un métal dans un sel par un autre métal, et propose ce qui constitue la première échelle d'oxydoréduction des métaux. Il explique l'élasticité des gaz, la cohésion des liquides et des solides...
La création de la porcelaine en Occident revient, en 1708, à un alchimiste, Johann Friedrich Böttger, qui prétendait pouvoir fabriquer de l'or à partir de métaux non précieux. Böttger parvient à percer le secret de la pâte de porcelaine.
La notion de transmutation a semblé absurde aux positivistes. Pourtant, Ernest Rutherford, en 1919, réalise la première transmutation artificielle : en bombardant de l'azote avec les rayons alpha du radium, il obtient de l'oxygène.
