"L'existence de cette « maisonnette des champs » est toujours liée à une activité agricole qui contraint le paysan à rester éloigné de sa résidence habituelle. Dans son étude sur l'habitat rural, Fernand Benoit envisage à la fois le cas du pastoralisme et celui de la sédentarité. Pour le premier, la transhumance, qui permet aux troupeaux d'estiver dans les alpages, implique l'usage d'un habitat sur place de « type élémentaire » pour le berger. Suivant le lieu, il rend l'aspect d'un jas en pierre sèche, d'une cabane édifiée en matériaux composites, le plus fréquemment en pierre et en bois, le chalet totalement en bois, etc. Ce refuge lui sert à la fois d'abri et de laiterie.
Pour le paysan sédentaire, c'est l'éloignement de ses cultures qui impose un habitat aménagé près de son champ ou de sa vigne. Dans ce dernier cas, le cabanon correspond à une cabane de vignes où sont entreposés outillage, matériel à traiter et produits de traitement. C'est de plus un véritable habitat saisonnier qui est utilisé lors des travaux de longue durée dans le vignoble : ébourgeonnage, taille en vert, sulfatage et vendanges
Ces cabanons, qui se trouvent à l'orée ou au centre du champ ou de la vigne, avaient aussi un rôle d'affirmation sociale pour le paysan. Ils étaient considéré comme « le signe de la propriété sur une terre qu'il entendait distinguer du communal »"