C'est en Mai-juin, lorsque les champs cultivés, exempts d'herbicides se couvrent par endroits d'un manteau du rouge le plus étincelant. Apparaît alors le coquelicot, cette fleur légère et éphémère, qu'il faut saisir à la peinture dans ce laps de temps très bref.
Commencer par un ciel légèrement voilé de nuages qui occupe les 2/3 de la surface de la toile: un bleu clair sur la ligne d'horizon, qui devient plus soutenu en s'élévant vers le firmament. Utiliser du bleu de cobalt un peu plus violacé pour suggérer la colline.
Les tons verts sont déposés sur le tableau en réfléchissant aux valeurs et à la teinte que l'on va leur donner selon la distance et le motif, d'où l'utilisation et l'ajout par endroits de couleurs primaires : bleu, jaune ou rouge pour jouer dans la nuance.
Les grandes masses sont posées au pinceau plat et large ou au couteau. Un vieux pinceau aux poils rigides et fermes permettent, si on le désire, de suggérer les grandes herbes ou graminées d'un premier plan, pour donner encore plus de profondeur de champ au paysage.
Les coquelicots au rouge vif sont nuancés dans leur intensité lumineuse en fonction de leur exposition. L'effet de contre-jour entraine un arrière-plan clair et un premier plan sombre, d'où le jeu des tons, plus ou moins soutenus. Le couteau, par sa possibilité de jouer sur les volumes de peinture, permet de mettre en évidence la double épaisseur des pétales par la superposition, plus claires ou plus sombres, des nuances de rouge. Ainsi, avec le couteau, sur la couleur fraîche on dépose avec légéreté le rouge vermillon qui va embellir et individualiser chaque fleur.