23 Octobre 2011
"En 1845, Balzac décida de réunir toute son oeuvre sous le titre: La Comédie Humaine, titre qu'il emprunta peut-être à Vigny...
En 1845, quatre-vingt-sept ouvrages étaient finis sur quatre-vingt-onze, et Balzac croyait bien achever ce qui restait en cours d'exécution. Lorsqu'il mourut, on retrouva encore cinquante projets et ébauches plus ou moins avancés. Vous ne figurez pas ce que c'est que La Comédie Humaine; c'est plus vaste littérairement parlant que la cathédrale de Bourges architecturalement, écrit-il à Mme Carreaud.
Dans l'Avant-Propos de la gigantesque édition, Balzac définit son oeuvre: La Comédie Humaine est la peinture de la société."
Expliquez-moi... Balzac.
Ce Balzac méconnu, publié en 1842 ou 1844, sera repris au catalogue de «La Comédie humaine» parmi les «Scènes de la Vie privée». Honoré dédie très justement ce roman à sa sœur Laure. En effet, l’intrigue est empruntée à un récit de Laure, intitulé «Le Voyage en Coucou» (le coucou est une voiture d’un type particulier, amplement décrite dans l’exposition de l’Ïuvre).
http://beq.ebooksgratuits.com/balzac/Surville_Le_voyage_en_coucou.pdf
Balzac avait d'abord titré son texte : «Le Danger des mystifications». Et voilà donc trois titres pour la même œuvre, celui de Laure et les deux d'Honoré. Trois titres pour trois aspects de cet étrange roman.
«Le Voyage en Coucou» : on sait l’importance des moyens de transport en commun dans les romans du XIXème siècle. Que ce soit dans «Madame Bovary», dans «Boule-de-Suif», dans «La Bête à Maître Belhomme», par exemple, diligences, fiacres ou pataches sont des lieux de rencontre et de dialogue qui ont souvent séduit les auteurs réalistes. Balzac n’échappe pas à cette fascination : le coucou du père Pierrotin sert de cadre à toute la première partie de ce roman, ainsi qu'au dénouement. Nous avons donc affaire à un récit cyclique : plusieurs personnages qui s’étaient rencontrés occasionnellement au cours d’un voyage entre Paris et Beaumont-sur-Oise se retrouvent quatorze ans plus tard. Les mêmes, et pourtant autres : le temps, la vie sont passés par là. «Le Danger des Mystifications» : parmi les six passagers du coucou, quatre mentent. Chacun, pour diverses raisons (désir de voyager incognito, envie de briller, jalousie, plaisanterie…) cache sa véritable identité, s'invente des exploits, voire se livre au petit jeu de la calomnie, ce qui n’est pas sans dangers.
«Un Début dans la Vie» : ce début, c’est celui d’Oscar Husson, le personnage central, qui fait ici son unique apparition dans «La Comédie humaine». Un petit jeune homme timide et pauvre, fruit des amours passionnés de sa mère sous le Directoire. Pour faire son avantageux, il révèle à ses compagnons de voyage des secrets qu’il tient d'un ami de sa mère à propos du comte de Sérisy. Pas de chance, le comte est justement caché sous les traits de ce brave bourgeois que le conducteur du coucou a appelé «Monsieur Lecomte». Plusieurs existences vont être métamorphosées par cette indiscrétion, dont celle du malheureux Oscar, qui devra payer un lourd tribut à la vie avant de comprendre le bien-fondé de la devise que lui proposait son oncle : «Probité, travail, discrétion».
Ce roman, outre la peinture des voyages en coucou et l'intéressante psychologie du jeune homme pauvre vaut aussi par le tableau satirique, dans la deuxième partie, du petit monde des avoués parisiens, que Balzac connaissait comme sa poche. Une lecture très recommandable pour tous ceux qui veulent parfaire leur connaissance du père de «La Comédie humaine».
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pour la version audio. C'est agréable de pouvoir lire, avec un lecteur mp3,
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Pour les personnes intéressées par la version classique, ci-joint le format pdf .