27 Septembre 2010
Oubliée par le car sur une aire de repos d'autoroute, assise sur le bitume à observer le va et vient incessant des passagers en transit, ayant pris quelques brèves instants sur leur temps de parcours pour se ravitailler, aveugles pour tout ce qui les environne, Anouk fait la connaissance de Léonore, une jeune punkette, qui occupe ses journées à recueillir des individus, victimes d'accidents. Mélanie Fazi jette un profond regard sur les êtres et sur la vie; l'on retrouve, de la personnalité et de la sensibilité, dans ses personnages qu'elle dépeint avec détails, ce qui lui permet de se libérer dans son écriture. L'auteure aime ses sonorités, son rythme, son ambiance, c'est le peintre, à la recherche du petit plus, qui va faire que le lecteur va s'intégrer dans le scénario et s'approprier les personnages. Nous reprendre la route va nous permettre, sans heurt, de passer d'une histoire banale en apparence à un sujet où le fantastique va s'immiscer avec l'apparition de zombies, naufragés de l'autoroute. Ces être paumés, ces errants et en général les personnages qui habitent ces nouvelles sont comparables à ceux que l'on découvre sous la plume d'Italo Calvino, dans sa tr:ilogie: Le vicomte pourfendu, le chevalier inexistant, le baron perché. C'est la dernière phrase de ce récit qui résume le mieux la nouvelle: "On passe tellement d'années à s'interroger sur le sens de sa vie. Pourquoi pas, ensuite, chercher un sens à sa mort?".