24 Novembre 2015
Traversons le cours d'eau pour s’intéresser à la partie boisée, évitons de rentrer dans la définition précise des formes, d'autant que les peintures et les mélanges utilisés sont épais, il faut plutôt suggérer les motifs et le sous-bois est idéal pour ce genre d'exercice. comme dans tout sujet, il ne faut pas prendre le parti de tout représenter. Trop de détails tuent le motif, il faut faire un choix dans la hiérarchie des éléments et les organiser les uns par rapport aux autres. Ne pas hésiter à se détacher de la réalité.
Les ombres suggérées au feutre bleu sont précisées avec un mélange épais et foncé de violet et de bleu outremer auquel on aura ajouté un vert soit phtalo soit de cobalt. Le mélange se fera aisément sur la toile, à l'aide d'un couteau ou spatule, pour faire pénétrer les couleurs les unes dans les autres. Pour obtenir des dégradés de vert en fonction de l'incidence plus ou moins forte de la lumière. Il faut savoir que les tons purs et chauds accrochent le regard et font avancer la partie peinte, en lui donnant du volume, avec des couleurs comme le: jaune de Naples, jaune de cadmium ou de cobalt clair, jaune de cadmium ou de cobalt foncé, ocre jaune, orangé de cadmium ou rouge de cobalt lumineux. Leur association sur la toile va fournir une gamme intéressante de verts.
Si nous observons le couvert forestier, il apparaît au premier abord une diminution et une déformation de la taille des arbres. Le feuillage est peint avec moins de précision, laissant la place à une variation et une alternance de tonalités chaudes et froides, en effet plus l'objet est éloigné, plus sa taille semble diminuer. Cette remarque est valable pour les arbres du second plan, situés à droite de la composition.
Les collines situées à l'arrière-plan sont très éloignées de l'observateur. La tonalité des couleurs est estompée par la présence d'un voile naturel qui se place devant cette partie du paysage, en prenant des tons pastels rosés ou bleutés composés alternativement de jaune de Naples, de blanc de titane, de rouge, de bleu phtalo, d'une pointe de vert, l'on côtoie alors la couleur mauve et ses variantes.
Pour les berges exposées à la lumière, des mélanges consistants et épais sont composés de jaune de Naples, de blanc, d'ocre jaune, de rouge pour obtenir la teinte sablonneuse caractéristique des dépôts de limon sur les rives. On ajoute de la terre de sienne brûlée, à ce mélange, pour les parties ombrées. Des touches de verts profonds ou lumineux apportent l'équilibre nécessaire entre le minéral et le végétal.
Le fait de jouer avec les valeurs permet à ce qui est clair de se projeter vers le spectateur, d'où la sensation de proximité. A l'inverse le regard s'éloigne et s'enfonce dans la pénombre des couleurs froides et sombres.
Nous aborderons le cas des reflets dans l'eau lors du prochain article, bien que les bases soient déjà posées dans la vidéo de l'article précédent