Le formaldéhyde ou méthanal ou aldéhyde formique ou communément appelé formol CH2O, est ou était, jusqu'à ce jour, le conservateur des échantillons d'invertébrés neutralisés, lors des prélèvements hydrobiologiques (IBGN ou méthode DCE)
Désormais, la médecine du travail oblige les laboratoires à prendre de sévères mesures préventives, pour le conditionnement, le transport et l'utilisation de ce produit. Il est recommandé de ne pas dépasser, dans les échantillons traités, la concentration de 1% ( Il est classé R40 cancérigène de classe 3. Dans l'annexe 1 de la directive 67/548/CE de la classification européenne ); depuis l'arrêté du 13 juillet 2006, le CIRC à classé le formol en catégorie1, comme un produit cancérigène pour l'homme, risques de cancers du rhinopharynx, des fosses nasales et des sinus.
C'est en outre un produit irritant pour les muqueuses et pour la peau.
Mise en place d'une démarche qualité pour son utilisation à faible concentration.
Devant les risques encourus par ce produit cancérigène; il est impératif, en attendant le produit miracle de substitution, de mettre en application les procédures pour une "démarche qualité".
Au laboratoire:
Aménagement du laboratoire et travaux pour faciliter la circulation et l'évacuation de l'air ambiant ( système de ventilation performant ).
- Mise en place d'une armoire ( environ 200l ) pour conditionnement de produits chimiques dangereux, avec gaine d'extraction des vapeurs nocives. Cette armoire de sécurité sert à stocker tout particulièrement :
Les bonbonnes de formol à 36 %.
Les dispensettes de formol dilué à 10%. 20 cc seront dilués dans 200 cc d'eau de rivière, lors du prélèvement et la récolte des invertébrés présents dans les filets( surber et haveneau).
Les échantillons récoltés sur le terrain, comprenant la phase liquide ( eau formolée à 1% ) et le phase solide ( invertébrés neutralisés + vase, cailloux, macrophytes etc,,,).
Les pilluliers de la collection d'invertébrés formolée.
Les échantillons d'invertébrés déterminés et servant pour la dans le cadre de la démarche qualité.
- Mise en service de hottes aspirantes avec filtres sélectifs pour formaldéhyde, au dessus de la zone de lavage et de séparation de la phase solide et liquide des échantillons. La partie liquide contenant le formaldéhyde et l'eau de rivière est récupérée dans des bonbonnes de 10l qui seront par la suite évacuées et éliminées par l'organisme sous-traitant chargé de l'évacuation des déchets toxiques.
- Utilisation de gants jetables et lunettes de protection pour l'application de cette phase de séparation..
- Présence d’un flacon "lave-oeil".
- Contrôle annuel de la concentration de vapeur de formol éventuellement présente dans le labo. La valeur-guide, à atteindre et retenue par décret pour l'air intérieur, dans le but d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine, dans la mesure du possible, dans un délai donné et dans un espace clos. »: est
- de 30 μg/m3 en moyenne hebdomadaire à compter du 1er janvier 2015 ;
- de 10 μg/m3 en moyenne hebdomadaire à compter du 1er janvier 2022.
Pendant la phase de tri et de détermination des invertébrés au laboratoire, qui doivent être effectués le plus rapidement possible après le prélèvement lorsque l'on utilise du formol à 1%, l'on utilise de l'eau pour l'observation à la binoculaire.
Toutes les manipulations en laboratoire se feront sous les hottes aspirantes.
Pendant le transport et sur le terrain
- Protection contre les vapeurs de formol lors du transport dans les véhicules, en conditionnant les dispensettes de formol à 20% dans des glacières portatives.
- Présence d’un flacon "lave-oeil".
- Gants
La congélation : une alternative au formol pour la conservation des macroinvertébrés
Elle donne de bons résultats sur presque tous les invertébrés, à l'exception: des Triclades, des Oligochètes et de certains gastéropodes dont les cellules ont tendance à éclater sousl'effet du froid et à se décomposer rapidement, il est nécessaire pour la traçabilité, après détermination, d'utiliser de l'alcool pour conserver les échantillons dans un lieu sécurisé. La destruction d’un faible nombre de taxons par la congélation ne doit pas rendre impossible l'utilisation de ce mode de conservation, ( congélation+alcool)
Les taxons détruits par la congélation devraient avoir une faible valeur indicative, pour l’évaluation de l’état écologique des cours d’eau et pour le calcul de l'indice biotique. Il faut cependant prévoir un véhicule doté d'un congélateur, branché sur allume-cigare, ou de prévoir des rapatriements journaliers d'échantillons vers les labos d'hydrobiologie.
Au laboratoire, un congélateur devra maintenir les échantillons prélevés dans un bon état de conservation. Une armoire pour produit dangereux contiendra tous les produits et prélèvements toxiques et inflammables.
Autres moyens de subtitution.
- La conservation entièrement à l’alcool doit être bannie d’office, du fait des grandes quantités utilisées, de la dangerosité du stockage et du transport et des autorisations pour la détention de ce produit.
- Utilisation d’autres conservateurs : Les quelques produits proposés dans le commerce, comme produits de substitution, n'apportent pas les garanties indispensables.
- Eviter la seule congélation; l’expérience a montré que certains invertébrés ne résistent pas à la chûte brutale de la température . Pour la traçabilité dans le cadre d'une démarche qualité ou d'une accréditation, il est nécessaire de conserver une partie des échantillons déterminés. Une congélation est couplée à un sous-échantillon alcoolisé, pour éviter la décomposition partielle des taxons.
- L'aménagement d'un véhicule utilitaire peut permettre le tri et la détermination des individus vivants. Cette alternative intéressante est cependant soumise à des contraintes de planning ( durée des missions sur le terrain, nombre de stations à prélever,et respect des conditions hydrologiques).